Dans un petit hameau des cimefroides du Sud, une petite colonie de Norn vaquait à ses occupations. Les hommes péchaient, chassaient, entretenaient le petit bastion tandis que les femmes écrivaient les histoires de cette petite colonie, sculptaient ses héros et rédigeaient les mémoires de leurs paires. Ce petit hameau côtier a pour nom Dragon Fel.
La cadre y est paisible, un petit port avec quatre pontons, une ferme avec animaux, la case du grand chef au centre du village et des remparts de bois tout autour avec deux entrées, une au Nord Est et l’autre au Sud Est. Le chef se prénomme Hraefn, son bras droit est Raefan, sa femme, une rodeuse toujours accompagné de son fidèle compagnon, un léopard des neiges nommé Réa. La tribu de Dragon Fel vivait tranquillement la plupart du temps. Quelques attaques de Norns corrompus et de Centaures venant des montagnes ainsi que de vaines tentatives de mort-vivants attaquant par la mer des lamentations venaient de temps à autres raviver la flamme des habitants de Dragon Fel. Car en chaque Norn dort un combattant qui ne demande qu’à montrer son talent. Et bien que ces Norn avaient acceptés une vie tranquille dans ce bastion, ils n’en restaient pas moins des Norn et sautaient sur chaque occasion de mettre en avant leurs talents. Aussi Dragon Fel était bien fournit en guerriers et en mages. Des guerriers, des élémentalistes, des gardiens, des rodeurs et des voleurs composaient ses rangs. Aucun ingénieur parmi eux puisque les armes à feu, et la technologie n’étaient pas acceptées entre ces murs, ni de nécromancien car ils vénéraient la mémoire de leurs pairs et se refusaient à voir la magie troubler leur sommeil et leur gloire éternelle. Hraefn, le chef, est l’unique envouteur du village. Il est puissant, d’un grand charisme et d’une force psychique à toute épreuve. Il avait à lui seul retourné une horde de rejeton de dragon contre son maître et avait gagné le respect de ses confrères à cette occasion. Son empathie envers ses frères lui permet de comprendre et de résoudre les conflits internes qui surviennent.

Les fils et filles du villages sont éduqués par leurs propres parents mais apprennent à contrôler et à communiquer avec leurs esprits totem par le chaman du village qui n’est autre que Hraefn. Leurs talents de guerriers ou de mages se révèlent à l’âge de 5 ans environ. Ces talents coïncident toujours avec les talents d’un des deux parents. Ils ont ensuite jusqu’à l’âge de 15 ans le temps de parfaire ce talent, d’apprendre un métier pour pouvoir enfin participer à la vie et à la défense du village. Les enfants de Dragon Fel ont toujours étaient joyeux, expansifs, vifs et plein d’ardeurs. Un jeune Norn faisait cependant exception, le petit Sheo, Sheogorath de son vrai nom, n’avait jamais pleuré excepté à la naissance, il ne semblait jamais s’amuser avec ces camarades. Il participait aux jeux avec les autres Norn mais ne semblait jamais heureux. Et bien que Sheo était le descendant de Hraefn et de Raefan, il subissait les moqueries de ces congénères. Il était plus petit que la moyenne, ne parlait que très peu, seulement lorsqu’il était nécessaire, mais surtout à l’âge de 10 ans, personne ne savait encore si il serait un rodeur ou un envouteur comme ses parents. Cela faisait déjà 5 ans qu’il aurait du trouver sa voie et le doute planait sur le devenir de ce jeune Norn. Il avait cependant appris à travailler le bois et le tissu et il apprenait très vite. Mais pour succéder à son père, il lui faudrait faire ses preuves au combats ! Hraefn et Raefan ne désespéraient pas et attendaient patiemment le jour ou Sheogorath montrerait à tous ce qu’il vaut…

A l’âge de 12 ans, la vie de Sheogorath, Hraefn et Raefan bascula. Sheo ne jouait plus avec ses camarades, il préférait partir seul en forêt et escalader les montagnes des alentours. Alors qu’il était plus petit que ses camarades, il avait tout de même une très grande force physique, une endurance et un mental à toute épreuve. La tribu avait pu le constater lors de certaines compétitions organisées au sein du village dont il sortait toujours vainqueur. Un vainqueur mal-aimé, il ne semblait pas conscient de ce qu’il accomplissait et son silence mettait tout le monde mal à l’aise. On peut presque dire qu’il faisait peur. Un jour, il fut suivit par un voleur sur ordre de son père. Sheo s’enfonçait profondément dans la forêt jusqu’à une grotte. Il allait dans cette grotte et s’asseyait au milieu d’un hall naturel. Le voleur l’observa et vit les yeux de Sheo devenir noir, puis ses cheveux devinrent blanc. Une horde de corbeaux blanc mélangé à des corbeaux noirs entrèrent dans la caverne et volèrent autour de lui. Une aura verte commença à se dégager de Sheo puis devant lui se souleva la terre et une créature fantomatique apparue. Le voleur stupéfait, hésitait entre retourner faire son rapport ou continuer d’épier Sheo dans ces étranges agissement. Sheo se releva, attrapa une pierre et la lança vers la créature, qui la rattrapa puis qui la relança à Sheo qui l’attrapa à son tour. A ce moment le voleur s’éclipsa et retourna faire son rapport à Hraefn. Hraefn savait… il l’avait pressentit mais espérer s’être trompé. Son fils, pourrait bien avoir acquit les capacités de nécromancie qui était proscrite au village. Sheo, qui était un garçon intelligent le savait et c’est pour cela qu’il s’éclipsait du village afin de s’entraîner en toute discrétion. Le voleur au ordre de Hraefn continua son espionnage et ses rapports journaliers pendant toute une année, mais un jour… Alors que l’espion observait Sheogorath, celui-ci invoqua une multitude de créatures, celles-ci sortirent chercher du bois, des pierres, et revinrent dans la caverne pour y fabriquer une table, des chaises. Ces créatures semblaient amicales. Alors qu’elles vaquaient à leurs occupations, Sheo sentit une présence. Le voleur se rendit compte d’insectes volant autour de lui, puis Sheo regarda dans sa direction. Le voleur sentit qu’il fut repéré malgré sa furtivité. Sheo s’approcha de lui tout en gardant une certaine distance et dit d’un ton sûr :
 — Tu m’espionnes ? c’est mon père qui t’envoie ?
Le voleur hésita un instant puis répondit tout en gardant sa furtivité :
— Oui, il se préoccupe de tes agissements, il s’inquiète pour toi
— Et qu’est-ce que cela va changer ?
— Il veut ..
— Il veut quoi ? Il devra me bannir du village et il le sait très bien. Nous avons des règles et je les assumerais.
— Il a d’autre plan, il veut te faire renoncer à ton talent afin que tu puisse rester au village parmi nous.
— Renoncer ? J’apprends plus chaque jour, j’ai enfin trouvé ma voie et je suis heureux avec mes amis.
— Tes amis ?
— Oui mes amis, je ne les appellerais pas serviteurs, ils sont à mes cotés eux, pas comme les habitants du village qui ont peur de moi. Et encore, ils ne savent pas la vérité sur moi. Va faire ton rapport à mon père, et dis lui que tu as été repéré, de toute façon il le lira dans ton esprit. Dis lui aussi que je refuserai de renoncer à la voie du Nécromant. L’esprit du corbeau m’indique la voie à suivre, les pièges à éviter.
— L’esprit du corbeau ? tu ne peux pas avoir réussit à communiquer avec ton esprit totem tout seul ! c’est impossible.
— Ah oui ? tu en es sûr ?
Sheo entra dans une transe, quand non pas un mais deux grand corbeaux apparurent. Un était d’un noir brillant et l’autre était d’un blanc étincelant.
Le voleur stupéfait resta ébahit.
— Alors ? je n’en suis pas capable ? ricana Sheo
Le voleur vit les créatures de Sheo se tourner vers lui, leurs regards qui était naïf prirent un ton agressif. Au milieu des ricanement de Sheo qui résonnait dans la caverne, le voleur se sentit en danger et choisit de quitter les lieux sans plus tarder.
A la nuit tombé, Sheo rentra au village pour rejoindre sa chambre. Son père et sa mère l’attendait dans la pénombre. Sheo les observa un instant. Le silence fut long… un petit feu crépitait dans la pièce et éclairait le visage de Sheo de sa flamme rougeoyante.
— Je ne vais pas éviter le sujet fils, tu es au courant il me semble. Je veux que tu renonce à tes pratiques afin que tu puisses rester au village.
— Oui Sheo, insista Raefan, tu dois abandonner cette voie et rester avec nous.
— Vous vous rendez compte de ce que vous me demandez ? rétorqua Sheo. J’ai été la risée du village et je devrais le rester toute ma vie ? Il n’en est pas question, quitte a devoir partir je refuse de renoncer à ce domaine. De plus, je progresse chaque jour et plus je progresse plus je m’épanouie. Je n’ai jamais ressentit sa auparavant. Je ne vous laisserai pas me l’enlever.
— Sheo ! s’exclama Hraefn. Ne m’oblige pas à utiliser ma magie contre mon propre fils. Je pourrais aisément entrer dans ton esprit et t’y faire renoncer par moi-même. Mais je ne veux pas en arriver la.
Sheo aperçu une lueur de détermination dans les yeux de son père. Aussi il savait qu’il était puissant et que même si lui avait progressé, il ne pourrait peut-être pas résister. Il décida de calmer le jeu.
— Ne brusquons pas les choses père, je vous demande de me laisser un peu de temps pour y réfléchir.
Un long silence envahit la pièce et pesa sur eux. Tout le village pouvait presque ressentir se frisson qui se répandait dans l’air.
— Soit, reprit Hraefn, je te laisse 2 jours pour te décider…

La nuit passa, Sheo repartit à sa caverne, bien que les villageois n’étaient au courant de rien, l’atmosphère fut pesante deux jours durant. Hraefn n’espionna pas Sheo. Il respecta son intimité pour méditer sur son choix, même si celui-ci était déjà fait.
Le soir du deuxième jour, l’espion de Hraefn alla chercher Sheo à la caverne. Mais celui-ci se refusa à le suivre. Hraefn qui s’en doutait avait discrètement accompagné son espion jusqu’à l’entré de la caverne. Soudain Hraefn entendit un grand bruit et un hurlement terrible. Il vit son espion sortir de la caverne en courant, les mains sur la tête, les yeux rouges imbibé de sang qui coulait sur son visage. Il s’arrêta net puis s’écroula… Hraefn resta stupéfait et imagina le pire. Sheo sortit à son tour, une aura verte tournoyait autour de lui, ses yeux était noir et ses cheveux blanc, il regarda son père droit dans les yeux et lui dit :
— Je pourrais faire le bien avec mes pouvoirs. Pourquoi voir la Nécromancie seulement comme une violation de la vie ? je pourrais aider notre peuple et notre village !
— Nous avons des règles et je ne les changerais pas pour mon fils. Et as-tu vu ce que tu as fait de mon espion ? Tu trouves que c’est sa faire le bien ?
— Il ne m’a pas laissé le choix, je ne voulais pas le suivre. Il a alors tenté de m’y forcer. Je n’ai fais que me défendre !
— Dans ce cas tu ne me laisses pas le choix, je vais devoir utiliser ma magie sur toi.
Hraefn commença une invocation, des éclairs rose blanc et mauves tournoyaient autour de lui. Puis une onde rose fonça sur Sheo. C’était un sort destiné à prendre le contrôle de son âme. A cet instant, deux énormes corbeaux, ceux qu’avait aperçu son espion, apparurent et dissipèrent le sort de Hreafn instantanément. La voie des deux corbeaux s’inséra dans le crâne de Hraefn :
— Laisse le faire, ton fils n’est pas mauvais. Son pouvoir est grand et peut le devenir encore plus. Il pourrait aider le peuple Norn tout entier.
— Oui, rétorqua le corbeau noir, un grand mal le ronge actuellement et il doit livrer un combat contre lui-même.
— Mais une grande bonté également, reprit le corbeau blanc, laisse le partir et accomplir sa destinée. Il doit partir et apprendre à savoir qui il est, pourquoi il n’a pas été comme les autres Norn. C’est une chose que tu dois le laisser accomplir.
— Nous veillerons sur lui, ricana encore le corbeau noir juste avant de disparaître.
Sheo fixa son père, Hraefn fixa son fils… mais ne put se résigner à le laisser partir. Il tenta une nouvelle incantation. Sheo leva la main dans laquelle il portait un bâton. Un éclair vert jaillit et frappa le sol. Hraefn hésita un instant puis lança son sort. Au même instant la terre trembla, une guivre sortit du sol, engloutit Sheo et repartit aussitôt sous terre. Hraefn stupéfait resta sans voie. Son propre fils venait de disparaître sous ses yeux, il n’avait rien pu faire. Il ne sentait sa présence nulle part. Depuis ce jour, le village n’eut plus de nouvelle de Sheogorath. Hraefn portait un grand respect pour son village et dévoila l’histoire à propos de son fils… le village fut ébahit par cette nouvelle mais tous soutinrent leur chef.