*Petite maligne... Alors comme ça, tu veux jouer à celui qui répondra aux questions par d'autres questions.... Très bien, je suis joueur moi aussi.*

Eliras allait répondre lorsqu'il se ravisa. Il avait vu, l'espace d'un fugace instant, une esquisse de sourire et une légère plissure sur le front de son interlocutrice. Un doute l'assaillit. Il continuait de la fixer même si elle jouait, l'air de rien, celle qui ne fait que boire du café. Elle pliait et dépliait ses jambes sur le comptoir, presque à hauteur des yeux d'Eliras assis plus bas. Le supplice qui faisait appel à ses instincts les plus basiques était d'autant plus cruel que les mouvement félins de la jeune femme ne soulevaient sa robe que jusqu'au genoux à peine, le temps de retomber tout suite. Eliras observait encore son petit manège quand il aperçut à nouveau le léger froncement de sourcil après s'être immobiliser prestement.

*Étrange, c'est comme si elle...*

L'espace d'un instant, une hypothèse le frappa. Immédiatement suivie par une idée obscure et sordide qui lui fit dessiner un sourire sibyllin.

*Tiens, et si...*

Eliras fixait intensément la magicienne qui portait à nouveau sa tasse à ses lèvres et se concentra. Il fit le vide dans son esprit, puis ce fut un délire de peaux dénudées et blanches, de courbes galbées de sueur et de chairs fermes et roses au milieu d'un chaos de bras et de jambes entremêlés, de râles de plaisirs et de projections de lumières et de stupre comme autant de fantasmes lubriques et délurés ou la désinhibition la plus totale le disputait à l'extase de la jouissance. Au milieu de cette immense scène de corps turgescents et grognant de plaisir animal, de robes écarlates et trempées volant dans tous les coins, comble de la perversion : sautaient et gambadaient des grenouilles multicolores qui avaient finalement trouvé une utilisation aux pailles de la cuisine.
La magicienne faisait tout son possible pour rester digne, mais Eliras vit clairement ses doigts se crisper sur sa tasse, ses yeux s'arrondir et ses pommettes rougir.
Il stoppa net le chaos de ses pensées.
La magicienne fixait un point sur le comptoir, les yeux un peu dans le vague et la mâchoire crispée.

-Hum, hrum.

Il se cala confortablement au fond de sa chaise et fixa son regard dans celui de l'élémentaliste qui reprenait le contrôle d'elle même. Le sourire d'Eliras s'élargit.

*Ainsi tu peux lire mes pensées petite futée. C'est très vilain tu sais de faire sa curieuse comme ça. En plus, quand on espionne des inconnus on ne sait jamais sur quoi on peut tomber ...*

- Je vais répondre à vos questions ma dame, bien que je soupçonne que, eut égard à votre perspicacité et disons... vos "facultés" intellectuelles, je suis convaincu que vous pourriez presque les deviner...

Eliras savait qu'il devait enchainer, pour prolonger encore un peu l'effet de surprise dû au trouble de la magicienne. Le seul moyen de contrer un télépathe est de sans cesse le déstabiliser, improviser

*Garder le contrôle.*

- Je suis parfaitement au courant de ce que j'ai fait, je viens de prendre deux avantages sur les autres candidats.

Il se cala au fond de sa chaise

- Le premier, c'est qu'au moins ils auront tâté de mes talents à la mêlée et même si je sais que ça n'était ni très louable, ni très cavalier, ils savent désormais à quoi s'en tenir. On a jamais gagné de batailles uniquement grâce à la gentillesse et l'honneur, il faut aussi savoir surprendre par derrière... Et quand bien même ils viendraient me rendre la monnaie de ma pièce à plusieurs, au moins cela prouverait qu'ils me craignent.

Eliras se redressa et fixa l'élémentaliste de son sourire énigmatique.

- Le second, c'est que j'ai réussi à obtenir un entretien en privé avec un membre de la guilde... il se tourna rapidement vers la porte close puis se pencha vers la jeune magicienne et sur le ton de la confidence déclara ... et je dois bien avouer que votre compagnie m'est mille fois plus appréciable que celles de la salle d'attente...

Eliras se détendit franchement dans sa chaise et poursuivit.

- Et d'ailleurs, je...

Un bruit sec, semblable au "BANG" que ferait un petit ballon de baudruche retentit dans la cuisine.

La magicienne réagit instantanément.

- "chut!! pas un mot!!"

Attentive elle écoutait

- tu n'as rien entendu???

Eliras s'était immobilisé.

"J'étais pourtant sûr ..." l'entendit-il murmurer.

Confortablement assit dans un fauteuil en bois d'acajou et de velours au dossier impeccablement rodé , Dyreanth observait avec curiosité le feu crépiter face à lui et dont des feuilles de papiers se consumaient lentement depuis quelque temps . On y apercevait encore des dessins de grenouilles rafistolées, défragmentées , raturées .

Pendant un instant , Dyreanth s'abandonna à l'imagination de grenouilles libres et sauvages sautillant gaiement dans un pré en fleurs au dessus de vaches paresseuses , le regard vide et dépité et leurs mâchoires dans un va et vient ennuyeux n'ayant rien à envier à ces vieilles machines vétustes à écrabouiller divers objets usuels .

Puis , alors qu'une de ses grenouilles visaient une de ses congénères avec un 44mm sortit dont ne sait ou , un énorme bruit le tira de son assoupissement .

C'était un Bang! qui l'avait fait se relever de son siège et courir en direction de la cuisine de la salle d'attente .En y allant , il traversa la salle de controle ou il jeta un rapide coup d'oeil à Iksa qui avait à charge de surveiller les ptits-nouveaux .Cette dernière était occupé à gratouiller sous le menton une grenouille comatique tout en marmonnant des mots inaudibles "Yen a marre ....trop de relâchements... ibougent pas ...pense a faire installer des microphones...
Il se détourna d'elle pour ouvrir violemment la porte de secours et entra dans la cuisine pour comprendre l'origine du bruit qui l'avait réveillé :

La dans ses mains ,et que John noyait de larmes, se tenait ce qui avait du ressembler à une grenouille verte ascalonienne . La pauvre n'avait pas du souffrir bien longtemps et cela confirma son intuition lorsqu'il trouva une paille gisante à terre , recouverte d'un liquide verdâtre et répugnant que Dyreanth identifia comme l'ADN de la pauvre bête :

-John ? demanda gentiment Dyreanth
-Quoiiiiiii!!!!!!....En se retournant brusquement face à Dyreanth , qui ne le reconnut pas à travers ce masque de larmes et de morves trollesques secoué frénétiquement par des reniflements bruyants et résonnants .
-Désolé pour ta grenouille lui-dit Dyreanth , dans un effort surhumain pour paraître sincère .
-BOOOoooouaaaaaaaaah aaaaah !!!!!!!!! John se remit à sangloter de plus belle .

Mais Dyreanth entendit un bruit de pas derrière lui , un bruit de pas qui annonçait une catastrophe inqualifiablement plus effroyable que la mort de cette pauvre grenouille . Tout en se retournant , Dyreanth tenta de paraître le plus sérieux possible :

- Ah tiens , justement , c'est toi , il y a eu un tout petit incident ...

Devant le petit sourire satisfait d'Eliras, Lore réalisa qu'elle avait baissé sa garde et laissé son esprit vagabonder un peu trop librement. L'imagination dépravée du jeune aspirant avait fait le reste ... ainsi il avait le pouvoir de Guider les pensées d’autrui, le coquin!!(hmmm, c'est vrai qu'il lui allait merveilleusement bien ce tablier...).



Mais il en prenait un peu trop à son aise! Énervée, elle tapota des doigts sur le comptoir : une Vague de Froid envahi la salle qui se recouvrit instantanément de glace. Voilà qui allait calmer ses ardeurs!!!!

-"Zut!!, pensa-t-elle, j'ai oublié l'effet du froid sur les cheveux!!! Maudite soit l’électricité statique!!!"

BANG!!!!!

Dans un bel ensemble John surgit d'un placard, Eliras et Lore sursautèrent, Dyreanth entra dans la cuisine...

Brusquement figée, Lore réalisa qu'elle avait frôlé la catastrophe. Dans son coin Eliras, souriait, incrédule à sa propre chance. Gagner du temps, c'était décidément son seul objectif de la journée... Elle s'approcha près de lui, très très près... afin qui lui seul l'entende :

- "Je sais que tu sais que je sais ... Je lis tes pensées, tu lis les miennes ... fort bien!! Mais nous érigeons l'un et l'autre tant de Barrages Mentaux que nous ne pouvons en savoir plus, n'est ce pas? ... Soit tu finis par me faire confiance, soit ce sera la guerre."

Se relevant, elle s'approcha de John ... n'ayant pas de mot face à son chagrin, elle se contenta de lui embrasser doucement la joue. Elle adressa un sourire compatissant à Dyreanth puis, lui laissant le soin de consoler leur malheureux ami, elle se dirigea vers la porte.

Avant de sortir elle lança un dernier regard à Eliras, pointant deux doigts vers lui, puis vers ses propres yeux :

- Je t'ai à l’œil!

Pour le moment elle avait besoin d'être seule, de se recoiffer, et d'analyser tout ça. Perdue dans ses pensées, elle entendit la porte de la cuisine claquer, mais n’eut pas le temps de voir qui venait d'y entrer...

Alors que le bruit de l'explosion retentissait dans la cuisine, une vague de froid instantanée cloua Éliras sur place pendant les quelques secondes qu'elle dura.
Il claquait encore des dents et se frottait les bras lorsqu'un nouvel arrivant entra par l'autre porte de la pièce et qu'une porte de placard s'ouvrit en grinçant sur un autre inconnu accroupi, l'air encore plus éberlué qu'Eliras et flanqué d'une paille dans la bouche. Le temps qu'Eliras se demande depuis combien de temps il pouvait être là, la magicienne s'était rapprochée de lui.
Elle avait les cheveux tout ébouriffés et figés par la glace qui ajouté à son visage grave lui donnait une allure délurée vaguement inquiétante, si bien qu'Eliras eu un léger mouvement de recul à son approche.

- "Je sais que tu sais que je sais ... Je lis tes pensées, tu lis les miennes ... fort bien!! Mais nous érigeons l'un et l'autre tant de Barrages Mentaux que nous ne pouvons en savoir plus, n'est ce pas? ... Soit tu finis par me faire confiance, soit ce sera la guerre."

Elle s'était approchée si près que l'envoûteur pouvait sentir son parfum à la fois délicatement boisé et fleuri, mais à la texture chaude comme le sable et rehaussé de notes pétillantes et très légèrement épicé. Un parfume oriental, assurément. A la fois brut et subtil qui chantait autant la puissance des éléments que la force tranquille de la nature. Un goût tout à fait sûr et adapté. Elle n'était qu'à quelques centimètres de son visage quand ses paroles murmurées firent chatoyer les oreilles d'Eliras autant que son parfum lui avait chatoyer les narines.

Eliras plongea les yeux dans les siens mais il n'ouvrit pas la bouche.

*Mais je ne lis pas tes pensées comme tu lis les miennes petite Tempête. Je les devine par le langage des tes mots comme celui de ton corps... Et malgré les apparences, je ne cherche nullement le conflit.*

Tandis que les sanglots du planqué éclataient et que le nouvel arrivant essayait de le réconforter, Eliras attrapa le bras de la jeune femme, sans le serrer, presque en l'effleurant. Il ne désserait pas la mâchoire.

*Je ne peux répondre à tes question et tu en devine les raisons. Ce n'est ni le moment ni... il jetta un regard rapide à la cuisine autour d'eux ... ni l'endroit pour une telle discussion. Mais s'il t' intéresse toujours de m'aider et d'en savoir plus, peut-être que de meilleures occasions se présenteront alors... entre membres d'un même cercle...*

La magicienne le regarda encore quelques secondes avant de se relever et d'aller se porter auprès de ses deux compagnons. Eliras avait bien du mal à savoir si ses paroles avaient porté et comment les prenaient la magicienne. Il entreprit de débarrassé des stalagmites et gelures ce qui restait de ses vêtements quand l'élémentaliste passa devant lui sans qu'il put rien deviner de son regard sévère.
Avant de sortir elle lança un dernier regard à Eliras, pointant deux doigts vers lui, puis vers ses propres yeux :

- Je t'ai à l’œil!

*Pas autant que moi petite Tempête, pas autant que moi...*

Songeait-il, tout en inclinant la tête pour suivre les mouvements du dos de la jeune femme dont la partie basse d'ailleurs lui semblait légèrement plus se tortiller que lorsqu'elle était arrivée...
Il se retourna vers les deux autres individus de la pièce. Deux nouvelles occasions de nouer des contacts dans cette guilde décidément pleine de surprises.

*Garder le contrôle*

Il afficha son plus franc sourire et joignit les mains sur sa poitrine.

- Messires! Mais quelles surprises peuvent bien encore survenir dans cette salle d'attente? Si vous ne paraissiez réellement peiné, j’eus cru que voilà encore une épreuve qu'on nous soumettait! Oh, mais, souffrez qu'un humble candidat vous apporte son aide! Si je peux faire quoique ce soit... Je me nomme Eliras, pour vous servir.

La lecture a cela de bon qu'elle permet à ceux qui ne peuvent bouger de s'évader. Un récit futuriste, une aventure héroïque, l'Histoire avec un H majuscule ou juste la description d'un paysage encourage l'esprit à se libérer du quotidien. Ainsi, il est possible d'oublier les responsabilités, les questions, les soucis, les peines sans aller chercher trop loin.

Le Hall avait retrouvé son ordre et son calme habituel. Chacun vaquait à ses occupations. John trainait comme une âme en peine, les yeux rouges et le nez gonflé, personne n'osait vraiment lui parler de peur de voir un torrent de larmes éclater. Iksa continuait de prendre des notes, réfléchissant à divers moyens de mettre les postulants à l'épreuve. Pandalien, Yargloub et Azaël goutaient une convalescence bien méritée et Leeloo'Sea entamait une nouvelle sieste. Dyreanth quant à lui demeurait invisible depuis les évènements de la veille.

Confortablement calée dans un amas de coussins rouges, Lore relisait la même phrase pour la treizième fois. Elle avait pensé trouver refuge auprès d'un livre de mythologie mais un violent mal de tête lui vrillait les tempes et lui brouillait les yeux. Son seul espoir était que les Brumes enveloppent son esprit et qu'elle accède enfin au sommeil ...

Tout à ma peine, j'essayais vainement de reprendre le contrôle de mes émotions.
Dyreanth et Lore avait tenté de me réconforter pour la perte de ma jolie grenouille, Lore avec beaucoup plus de talent il faut l'avoué. Je sentais encore la chaleur de ses lèvres sur ma vieille joue parcheminée.
Dans d'autres conditions, j'aurai surment essayé de tirer profit de la situation, mais mon moral était au plus bas, le reste aussi d'ailleur.
Je l'a vis donc quitté la pièce avec un regard en arrière sans lui adresser le moindre mot.
Moi qui pensais pouvoir sauver ma douce et tendre, voilà que je l'avais achevée. En lieu et place de ma grenouille se trouvait un magma verdâtre indéfinisable ... quoi que là on dirait une patte.
Devant ce constat je me remis a pleuré à gros bouillon quand le ruffian coupable de tout mes tracas ce mit en devoir de venir nous faire la conversation.

"Messires! Mais quelles surprises peuvent bien encore survenir dans cette salle d'attente ?
Si vous ne paraissiez réellement peiné, j’eus cru que voilà encore une épreuve qu'on nous soumettait !
Oh, mais, souffrez qu'un humble candidat vous apporte son aide! Si je peux faire quoique ce soit... Je me nomme Eliras, pour vous servir."

Je le regardais éberlué, mes pleurs enfin séchés. Se présenter et me proposer son aide comme si de rien n'était ...
Qu'il me donne son nom, passe encore, même si l'information n'était pas nécessaire.
Avec la surveillance mise en place dans la salle d'attente on savait tous qui était cet homme et se qui l'amenait ici.
Mais m'apporter son aide alors qu'il était seul coupable de mes tourments, quel toupet.

"Ecoute moi bien, jeunot.
Je sais très bien qui tu es et je sais que tu es responsable de tout ce chambardement.
Personne, je dis bien personne, ne touche de grenouilles dans cette guilde sans mon consentement, et toi tu arrives et tu t'en sers comme d'une arme de destruction.
Attention à toi, si tu veux faire de vieux os ici !"

La colère ayant chassé la tristesse du moment, j'essayais maintenant d'étouffer les idées vengeresses qui me venaient à l'esprit.
Dyreanth à mes côtés je me voyais mal en venir aux armes avec une recrue potentiel.
Peut être plus tard, au moment opportun.
Reprenant constance, je me devais de calmer le jeu avec Eliras, après tout il y avait une candidature dans la balance.

"Bon écoute on fait tous des erreur, moi comme tout autre.
Et puis voyons le bon côté des choses, sans tout ça Lore ne m'aurai pas embrassé.
Je te pardonne donc pour cette fois, mais ne retouche pas à une de mes grenouilles à l'avenir, ou alors vient me demander d'abord."

Il était temps de sceller cette armistice avec une bonne poignée de main qui ferait croire en notre réconciliation, alors que le but premier était de faire souffrir l'autre dans un excercice de force.

"Oups désolé."

Sur cet entrefaite je réalisai la bouillasse verte et un bout de patte dépassant du combat virile que se livrait nos deux mains.
Devant l'horreur de cette vision, je lachais la main d'Eliras pour quitter la pièce dans des pleurs décuplé.

- Bon, se dit Leeloo, que pouvons-nous faire ? C'est alors qu'elle se souvint ...
- Ahhh Principessa, vient ici ma caline.
- Tu vois le monsieur là, tout triste ?
- Hop, va lui dire bonjour.
- John j'ai une amie pour toi : à traiter avec douceur et délicatesse et SANS PAILLE ! A ne pas mettre dans les mains des candidats sinon c'est moi qui les EXPLOSE.



- Attention hein c'est pas une kikimate.

Définition d'une kikimate

L’espace d’une fraction de seconde face aux propos hostiles de l’inconnu, Eliras sentit qu’IL revenait.

*Garde ton putain de contrôle*

Sans se départir de son sourire affable, Eliras encaissa sans ciller le reste des propos de l’homme aux yeux rougis – ou baveux aussi – et le laissa exprimer tout seul son embarras. Le postulant se demanda tout de même si c’était une habitude dans cette guilde que d’engueuler les gens et leur donner tout de suite après des motifs d’excuse sans que l’on eut à ouvrir la bouche…

*A croire qu’ils ont plus envie de se livrer que les candidats.*

Lorsque l’autre lui tendit une main gluante tout en reniflant gras, Eliras n’hésita pas à la lui serrer.

*Oh ! Tu veux donc jouer à ça ?*

Eliras fut surpris par la poigne de son interlocuteur mais il mis un point d’honneur à lui rendre la pareille et à ne pas céder. Eliras savait bien que ce petit rituel servait souvent à jauger son vis-à-vis. D’ordinaire, il aimait jouer avec ça. Tantôt en serrant fort d’emblée pour impressionner, tantôt en se laissant écraser la main pour laisser son adversaire le sous-estimer. Mais là, l’autre voulait juste voir ses réactions… et ses limites.

*C’est gonflé de la part d’un type qui, la minute d’avant, était accroupi dans un placard de cuisine et pleurait à chaudes larmes une grenouille dans laquelle il avait… enfin…*

Comme l’autre avait de toute évidence du chagrin, mais des couilles, Eliras décida qu’il l’aimait bien. Au bout d’un certain temps, l’inconnu parut s’apercevoir de la présence du bout de patte de grenouille qui contribuait à leur broyer les phalanges et fit par desserrer son étreinte sans qu’Eliras ne devinât ce qu’il pouvait bien penser.
Au moment où l’homme lui tourna le dos, Eliras chercha des yeux l’autre homme qui était entré, mais de toute évidence, celui-ci était reparti sans faire le moindre bruit.

Tandis que l’homme à la paille sortait de la cuisine, l’envoûteur le suivit du regard en se demandant s’il deviendrait un ami ou un adversaire.

*Sans doute un peu des deux…A très bientôt Mr Paille.*

Une fois l’homme sorti, Eliras jeta un œil navré au spectacle de bave, sang et tripes qui tapissaient ce coin de la cuisine, soupira et retourna vers le comptoir. En marchant il avait levé sa main et récité sa formule spécial dans un claquement de doigts.

Nonchalamment accoudé sur le zinc, Eliras regardait sans les voir les mouvements harmonieux des balais, brosses et bassines qui nettoyaient par magie les restes de la grenouille éclatée. Juste après que l’homme à la paille fut sorti, il s’était dit qu’il allait falloir se décider à rejoindre la salle d’attente et affronter les autres candidats, mais pour l’heure, les yeux dans le vague, Eliras avait les pensées tout à fait ailleurs depuis que l’homme avait ouvert la bouche.

*Ainsi tu as un nom Petite-Tempête...Lore.*

Décidément, le Repos est un ami volage qui vous fuit alors que vous n’espérez que lui. Dans le Hall endormi régnait un silence relatif. Quelques ronflements sonores s'appuyant sur le bruissement des respirations rythmées par le sommeil tendaient à prouver que l'endroit n'était pas désert.


Quelques chanceux avaient réussi à partir en mission et n'étaient pas encore revenus. John en faisait partie... Avait-il emmener Principessa, sa nouvelle grenouille offerte par Leeloo? Lore tenta d'imaginer la délicate bestiole blottie dans la poche de son nouveau maître en plein combat ... ça la fit sourire.


A vrai dire, elle se sentait un peu coupable. Sans la brusque Vague de Froid qu'elle avait invoqué dans la cuisine, le précédent batracien de John aurait peut être survécu... allez savoir la conséquence d'un choc thermique sur ce genre d'animal? Il faudrait qu'elle lui en parle, afin qu'aucun doute ne subsiste.

Le Doute ... voilà un compagnon fidèle, lui ... trop ces derniers temps ... beaucoup trop!!!
Tout en réfléchissant, l'élémentaliste jouait nerveusement avec un minuscule éclair quelle transférait à l'infini de son pouce vers son auriculaire... elle démêlait l’écheveau de ses pensées. Comment la situation avait elle pu ainsi déraper? Pourquoi il arrivait que les choses vous échappent? De fil en aiguille, son esprit remontait le temps.

De son passé elle ne savait plus grand chose... quelques bribes : des souvenirs d'enfance heureuse, le soleil, de belles bâtisses, des cours de danse, la rivière en bas du jardin, un premier bal, l'enseignement de celle qui, dans son esprit, devait être sa mère et puis...quoi?? des flammes, énormes, dévorantes, magnifiques!!!!!! Une incroyable puissance que rien n’arrête!! Une force superbe, hors du commun devant laquelle elle ne pu que s'incliner. Depuis, la discipline, l'ordre et la maîtrise étaient ses lignes de conduite.

Le Doute, un compagnon fidèle qui ne va pas de l'avant! Or, Lore voulait avancer, elle avait du travail! Reprenant ses livres elle se dirigea vers la cuisine où elle pourrait étudier sans déranger ses bienheureux compagnons endormis ...
et en plus il restait du café!!

*Traité d'invocation des Démons*

voilà un livre intéressant.....

Il faisait nuit désormais dans les appartements des postulants. Adossé à la salle commune, les dortoirs des candidats étaient répartis en 2 grandes salles aux couches adaptées aux morphologies de toutes les races. Sûrement censés être séparés entre hommes et femmes au départ, il n’y avait pas trace de ces mentions aujourd’hui et les deux salles étaient devenues mixtes. Installés aux quatre coins de celles-ci, cherchant malgré tout un semblant de dignité les 6 derniers postulants s’étaient fait leur coin à eux. Leur séjour semblait s’éterniser et les coins des uns et des autres avaient été appropriés, si bien qu’il y avait presque des séparations entre les couches. Matérialisées tantôt par des tissus tendus, tantôt par la simple occupation de plusieurs couches par les affaires des candidats. Pour l’heure, les dortoirs étaient calmes et les candidats endormis dans une de ces nuits tièdes annonciatrices de la saison chaude en Tyrie.

Quelques heures auparavant, Azael était revenu passablement choqué par son dernier entretien avec les membres de la Guilde. Il n’avait pas été très dissert sur la question et son teint pâle et ses traits tirés, les autres candidats avaient compris qu’il ne valait mieux pas le harceler de question. Chacun avait donc opter pour un silence respectueux. Eliras avait bien enté une approche, mais Azael s’était contenté de le regardé, hagard comme s’il se demandait ce qu’il faisait ici, puis avait tourné les talons pour s’assoir dans un angle, face aux murs. Pendant les jours qui suivirent, les autres le surprenait parfois à sursauter au passage d’une des grenouilles de la salle qui allaient et venait pour se nourrir des cookies à portée de langue.

Comme presque toutes les nuits depuis qu’il avait appris qu’il serait le prochain en entretien personnel, Eliras ne dormait pas.
Il restait éveillé dans la salle commune, à la lueur d’une ou deux bougie et avait entreprit de lire les ouvrages des bibliothèques de la salle. Il espérait en apprendre plus sur la Guilde et ses membres au travers de chansons, poèmes ou récits de ses membres, mais il n’avait pas trouvé grand-chose de plus que le Codex et il avait tourné son attention vers les livres plus communs qui traitaient des différentes professions et classes du monde tyrien.
Cette nuit-là, il était tombé sur un livre très instructif sur les sorts et techniques des Élémentalistes. Impressionné par la puissance de la jeune Lore dont il avait tâté il a de ça plusieurs jours maintenant, il se plongeait dans l’étude de leurs aptitudes pour mieux s’y préparer. Il eut la bonne surprise de trouver la lecture très agréable et même très intéressante.

*Ainsi c’est à ça que tu t’adonnes Petite Tempête : « Caresse Enflammée », « Fouet éclair », « Caresse foudroyante », « Supplice du pal », … Et bien, et bien… Que voilà de belles occupations… Je me demande ce que ça donne une fois un peu plus avancé…*

Eliras feuilleta quelques pages de plus.

*Ah ! je me disais bien aussi « Poigne de feu », « Chevaucher l'éclair », « Courant ascendant », … Ça devient rudement intéressant dis-donc !...*

Eliras tourna frénétiquement quelques autres pages sur l’étape suivante.

*Mais c’est que ça vient ! Ça vient : « Onde de choc », « Séisme », « Éruption », … *

Eliras n’y tenait plus, complètement absorbé dans son étude élémentaire, il avait les yeux mi-clos quand il passa au dernier acte.

*Raaaaaaaah ! « Éclair en série », « Explosion aqueuse », « Geyser », et enfin, « Vague purificatrice »*

Eliras s’affala sur sa chaise, la tête rejetée en arrière, pleine d’images magiques, explosives et traversé par une onde de bien-être qui le laissa amorphe plusieurs minutes.
L’étude de la magie élémentaire était décidément un passe-temps éprouvant et sur ces entrefaites, Eliras se releva et tituba dans la pénombre et le silence du quartier des postulants vers son lit où il se laissa tomber dans un sommeil béat.

(*note*: ne plus causer elementaliste avec eliras, trop dangereux! *cache son [Baton turgescent de vigueur] avant de susciter d'autres idées :p)

...


"Un grimoire, dix parchemins traitant des démons, des vêtements de rechange, deux dagues, un gros livre de magie ancienne, divers instruments tranchants, encore un grimoire, des lunettes de dissection, quelques vivres, un autre grimoire...... hmmm c'est bon je crois que j'ai tout ... "


Lore boucle son sac et jette un dernier regard sur le Hall où chacun vaque à ses occupations. Elle hésite un peu : aller à la rencontre d'un maitre Nécromant n'est pas chose évidente... Elle hésite... à peine quelques minutes, puis, calant son sac sur son épaule elle se dirige vers la porte ... et se ravise...
Avisant l'air extasié d'un certain aspirant elle décide que ses perpétuelles tricheliades méritent bien une dernière petite taquinerie d'Elementaliste. Elle invoque un petit Elémentaire de Glace et lui désigne sa cible avec l'ordre de le Rafraichir Vigoureusement dès que son esprit aura tendance à trop Vagabonder ...

Ainsi, à son retour, peut être sera-t-il plus concentré. Alors ils pouront discuter Dédoublement, par exemple...

"en route!"

Sans faire de bruit, elle ouvre la porte et quitte le Hall...










L'Elémentaire de Glace ère un moment dans la salle d'attente, observe les aspirants et, se rappelant ses instructions, file à toute vitesse se poser sur l'épaule d'Eliras.

Raa !!!! vous avez vraiment un don d'écriture ! Je ne m'en lasse pas , continuez et on pourra d'ore et déja éditer ca sous forme de bouquin

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Dyreanth qui ne s'était pas encore remis de l'attention sévère que lui avait porté Oriklas , intervenu un peu tardivement dans les évènements d'hier , se leva de son lit , les yeux rougis et une migraine profondément enfoncé dans le crane .

Car ce qui l'avait réellement tourmenté cette nuit la , n'avait plus grand chose à voir . Ses plans s'étaient mis peu à peu en marche , à mesure que se déclinait le soleil hargneux de Tyrie . Et cela l'avait livré à quelques démons infernaux , désireux de jouer le rôle d'un Hydromel de forte robustesse .

Pour empirer les choses , le papier sur lequel il avait griffonné ses projets et déposé mollement sur la table ,la veille au soir, avait tout bonnement disparu ...

Avec une mise en illustration de Parpol!

Ouai d'ailleur vivement qu'il resorte sa plume, pour un moment de gribouille et de joie car là "Sire, On en a gros !".
Je sais pas pour vous mais moi je suis carrément en manque.
Allez Parpol, Rael s'il vous plait un autre, promis j'arrête demain.

ON EN A GROS!!

Lorsque Hogmar pénétra dans la salle d’attente, il resta interdit devant le spectacle qui s’offrait à lui. Un ouragan avait dévasté la pièce. Ce qui surprenait d'abord, c'était le froid glacial qui régnait dans la pièce et les innombrables éclats de glace et de givre, les stalactites grosses comme des colonnes et la lumière irisée qui se reflétait sur les murs et le sol recouvert d’une pellicule de glace donnaient à la pièce des allures de caverne jotun où l’on aurait livré bataille.

« Heu… Messire Eliras ? » Parvint à articuler Hogmar.

Sur un gros tas de bois déchiqueté qui avait dû être un jour une magnifique bibliothèque d’ébène blanc de Kamadan, un homme assis et drapé dans de riches vêtements irisés par une constellation de flocons était tranquillement en train de nettoyer le fut d’un pistolet finement ouvragé et encore fumant. Les jambes croisées, dont l’une semblait se balancer en rythme, il sifflotait quelque chanson et ne semblait pas s’être aperçu de l’arrivée du Capitaine des gardes.

Un coup d’œil circulaire à travers le champs de ruines - glacées – qu’était devenue la salle d’attente confirma ce que l’on avait dit à Hogmar « Fais gaffe, ce type à l’air louche et il est peut-être dangereux. Vas-y avec tout un escadron, on ne sait jamais. ». Puisqu’il n’y avait pas d’autre âme qui semblât vivre ici, ou alors peut-être parmi les décombres, le Capitaine remua la tête , fit un signe à ses hommes de s’avancer vers l'envoûteur et s’éclaircit la voix.

« Messire Eliras ! »

La question se répercuta en écho pendant plusieurs secondes et dans un craquement de tous les diables, une des stalactites accrochées à ce qui restait du lustre d’airain s’écrasa au beau milieu du tas de bois blanc en soulevant un nuage de débris et de paillettes glacées. La chute du morceau de glace rompit l’équilibre déjà précaire qui retenait encore le lustre massif et celui-ci s’effondra à son tour dans un fracas indescriptible de glace, de métal et de bois. Le souffle et les projections de bois firent se reculer les hommes du Capitaine dont les yeux s’étaient arrondis d’horreur à la disparition de l’envoûteur dans l’éboulement. Encore figé par la soudaineté de l’effondrement, Hogmar ôta son heaume et se passa une main sur son crâne rasé et tatoué.

« Bordel ! C’est pas possible ! Par tous les dieux…
- Oui ? »

La voix calme et posée venait de derrière les gardes, près de la porte et fit sursauter tout le monde. Hogmar se retourna avec une infinie lenteur alors que des papillons roses et violets s’élevaient du nuage de poussière glacé à l’endroit où s’était tenu l’envoûteur.

« Et bien Capitaine, qu’y a-t-il donc ? Êtes-vous venu m’expulser ? »

Hogmar fronça les sourcils et se passa la main sur le visage. L’envoûteur était toujours là, en chair et en os, et deux papillons virevoltaient encore entre les soldats. *Putains de putains d’envoûteurs…* Le Capitaine replaça son casque et grogna vers Eliras.

« Non pas. Votre présence est requise en Salle d’Audience. »

Hogmar jeta un dernier regard à la salle derrière lui avant de faire un signe à ses hommes d’entourer le postulant. Il fit taper son poing droit dans sa paume gauche et sa mine afficha un sourire qui en disait long sur ce qu’il pensait des blagues d’un candidat qui se permettait de ravager la salle d’attente de la guilde.

« Mais croyez-moi, si ça ne tenait qu’à moi…

- Et bien, je me réjouis que ça ne tienne pas à vous, justement. Allons-y messieurs! »

Eliras suivit les gardes en reprenant le sifflotement de son clone et fit mine de ne pas entendre les jurons à peine étouffés d’un Hogmar cramoisi.

...et m’empresse de suivre ses pas comme l’ombre fidèle que je suis devenue.

Jusqu’à ce quelque chose me happe brusquement...


Iksa venait de se réveiller et émergeait encore des brumes de Morphée. Elle sortait d'un pas nonchalant d'une pièce jouxtant la salle d'attente pour gagner le couloir où Lore se tenait. Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire.

Toutefois lorsqu'elle aperçu le félin, elle fut d'un bond sur lui et l'attrapa par la peau du cou d'une main preste.

"- Wooooow un minouuuuuuu!"

Immédiatement et avec une certaine brusquerie, elle serra très fort la pauvre bestiole contre elle à lui en faire sortir les orbites du crâne, d'autant que a priori il est fort possible qu'un oeil se mis à pendouiller au bout de son nerf.
Il y avait dans l'air une bonne quantité d'électricité statique, ruinant le brushing matinal de Lore, et transformant la bestiole en une boule de poil afro. Comme si cela ne suffisait pas, Iksa papouillait le chat avec vigueur, entretenant ainsi sa nouvelle coupe.

"- J'adoooooooore! Comment il s'ap..."

Elle s'interrompit brusquement, fronça le museau, huma l'air puis le chat. D'un geste cette fois bien lent et mesuré elle éloigna la bête de sa poitrine où il étouffait et le regarda à bout de bras.
Elle le lâcha précipitamment - enfin le jeta pour être plus précis - et cracha d'un air profondément dégoûté:

"- Mais qu'est ce que c'est que ça! Bwaaaaaah dégueulasse!"

-"rhooo Iksa, ne fais pas ta chochotte... je te présente Sheeba ... bon oui je sais elle ne sens pas très bon...je t'expliquerais plus tard..."

Lore se demanda s'il était opportun de faire prendre un bain à une Goule ...

Sur ce, elle entraina Iksa vers la cuisine, lui fourra un énoooooOOOOrme mug de café dans une main et un croissant dans l'autre. Après s'être elle même servit du délicat breuvage, elle poussa Iksa à travers le Hall...

- "Allez allez!! Il y a réunion en Salle d'Audience..."

Ayant reprit une forme à peu près homogène Sheeba leur emboita le pas, éprouvant une joie malsaine à voir Iksa lutter pour conserver son petit déjeuner...

-"Lore, ta Goule!!"
-"Han!! Que tu sois mal réveillée soit, mais ne deviens pas grossière!!!"

-

Iksa grogna puis demanda finalement:

"- Une réunion de quoi en salle d'audience?"

Iksa emboîtait le pas à Lore tout en évitant de s'approcher de trop près de la créature répugnante

"- Et qu'est ce que tu fous avec ça...? Si tu voulais de la compagnie, fallait prendre une camériste plutôt, ça aurait au moins servit à quelque chose"

Elle coula un regard de biais à la coupe de Lore bien contente de sa petite mesquinerie. C'était pas cher payé pour avoir serrer une goule dès l'matin.

"-Hey t'approche pas de moi sale truc répugnant, sinon ça va chauffer"

Une odeur ressemblant vaguement à l'eau croupissante d'une marre s'était répendue dans les infrastrucutes de la guile depuis quelque temps.
Cherchant d'où pouvais provenir ces effluves, j'avais le vague espoir de tomber sur un petit marais grouillant de vies batraciennes pour occuper ma journée.
Je vadrouillais donc dans les bâtiments d'Alchimèria, essayant de me fier à mon nez pour m'approcher de la source quand j'entendis plusieurs voix conversant.
Il était temps de me faire discret, ou du moins d'essayer.
C'est avec beaucoup de précautions que je m'approchais des deux voix féminines que je reconnu comme celle de Lore et d'Iksa, les suivants de loin, je prêtais l'oreille pour mieux saisir leurs propos.

"- Et qu'est ce que tu fous avec ça...? Si tu voulais de la compagnie, fallait prendre une camériste plutôt, ça aurait au moins servit à quelque chose.
- Hey t'approche pas de moi sale truc répugnant, sinon ça va chauffer."

C'est sur ces mots d'Iksa que je me rendis compte de la présence d'une chose difforme ressemblant vaguement à un chat.
D'ailleurs l'odeur nauséabonde semblait plus forte à proximité de cette bestiole.
Serai-se un croisement entre un chat et une grenouille buffle des marais ?
Il me fallait tiré au clair tout ça, et aussi du pourquoi de la nouvelle coupe de cheveux de Lore.
J'en étais encore à réfléchir aux meilleurs moyens d'avoir les réponses à mes questions, quand je vis le regard de la grenouille-chat ou du chat-grenouille fixé sur moi.

"- Oups, détecté."

Il était temps pour moi de tester ma capacité de repli ...
Quoi qu'une course sous hâte était peut être plus à même de me sauver, surtout si Lore ou Iksa avait percées mon manège.
Dur dilemne.

Iksa renifla bruyamment.

"- J'ai le nasal en vrac mais y semble sentir John, dois être dans le coin. John...?"

Elle scruta le couloir.

"- J'vais voir si je le trouve"

En voilà une bonne excuse pour s'éloigner du "truc", et tant qu'a faire, un pti détour par la machine à café reprendre un gros mug

Malheureusement pour moi je n'étais pas le seul à avoir remarquer le regard de biais que me coulait "l'abomichation" de Lore.
J'étais encore en train d'imaginer une échappatoire pour me sauver de cette situation, quand j'entendis mon nom prononcé par Iksa.
Mais comment avais-je pus me faire avoir si facilement ?
Les reniflements ayant précédés ma nomination me fis me posé deux nouvelles questions.
Avait elle un odorat aussi développé ou était-se mon odeur qui avait une singularité marquante ?
Il m'en fallait avoir le coeur net.
J'étais donc en pleine inhalation de mes dessous de bras quand Iksa tourna au coin du couloir pour se retrouver nez à nez avec moi.

Qu'auriez vous fait dans cette situation ?
Non parce que sur le coup, à par sourire comme un idiot et dire que j'aimais bien cette senteur de sous-bois, j'ai rien trouvé d'autre.
Seul bon côté de cet incident j'étais bien peigné.
Faut dire que de voir Lore déambulé avec cette botte de paille sur le crâne donnait une envie irrésistible de vérifier sa propre coiffure.